Article publié le 26 août 2019
Le diagnostic
Comment savoir ? Etablir un diagnostic
L’insuffisance rénale est une maladie silencieuse. Elle est souvent suspectée par son médecin traitant à la suite d’un bilan sanguin réalisé pour une autre raison ou si la personne présente un ou plusieurs facteurs de risque à l’insuffisance rénale chronique.
Ces facteurs sont soit des maladies chroniques comme l’hypertension artérielle, le diabète, et l’obésité, soit des antécédents personnels ou familiaux de maladies rénales (polykystose rénale, malformations des voies urinaires, infections urinaires répétées dans l’enfance, etc.).
Pour autant, comment passer de la suspicion au diagnostic ?
Après vous avoir examiné et identifié parfois la présence de symptômes au demeurant peu spécifiques, votre médecin va vous prescrire différentes analyses.
Des symptômes peu spécifiques peuvent accompagner l’insuffisance rénale comme :
- une grande fatigue ;
- une pâleur ;
- des troubles digestifs (perte d’appétit, nausées, vomissements) ;
- un amaigrissement ;
- des crampes, une impatience dans les jambes, surtout la nuit ;
- des démangeaisons intenses ;
- des œdèmes ;
- des troubles du sommeil.
Leur apparition n’intervient souvent qu’à un stade avancé de la maladie. Elle ne permet en aucun cas de poser un diagnostic d’insuffisance rénale. Votre médecin traitant s’appuiera sur une analyse de sang et d’urine.
Taux de créatinine présente dans le sang
L’analyse de sang est la première étape du diagnostic d’insuffisance rénale. Elle va mesurer la quantité de plasma sanguin filtrée par minute par les reins. Cette analyse est appelée le débit de filtration glomérulaire (DFG). Il est estimé à partir du taux de créatinine présent dans le sang (créatininémie) dosé par méthode enzymatique. La créatinine est un produit dérivé de la décomposition de la créatine, un constituant des muscles.
Il y a insuffisance rénale si le débit de filtration glomérulaire est inférieur à 60ml/min/1,73m².
Marqueurs d’atteinte dans les urines
Ensuite, le diagnostic sera complété par une analyse des urines, par bandelette ou plus précisément sur prélèvement effectué au laboratoire. Elle permet d’identifier la présence de marqueurs d’atteinte rénale comme l’albumine (protéinurie), de globules blancs (leucocytes) ou de globules rouges (hématies).
Ces deux examens, analyse de sang et des urines, permettront au médecin d’identifier une insuffisance rénale chronique (IRC). Cette pathologie s’installe progressivement et persiste dans le temps. En cela, elle est à distinguer de l’insuffisance rénale aigüe qui désigne une baisse brutale mais réversible de la fonction rénale.
Dans le cas où les analyses concluent à une insuffisance rénale chronique légère ou modérée, le diagnostic devra être confirmé en répétant les tests dans les trois mois qui suivent, de préférence dans le même laboratoire et complété par une échographie rénale.
Si l’insuffisance rénale chronique est avancée, votre médecin vous orientera vers un médecin spécialiste des reins : le néphrologue. Celui-ci préconisera des examens complémentaires tels qu’une échographie rénale pour apprécier leur taille ou une biopsie qui permettra d’établir la cause exacte de l’insuffisance rénale.
Les 5 stades de l’insuffisance rénale
- Fonction rénale normale = débit de filtration glomérulaire supérieur ou égal à 90 ml/min/1,73 m2
- Insuffisance rénale légère = débit de filtration glomérulaire de 60 à 89 ml/min/1,73 m2
- Insuffisance rénale modérée = débit de filtration glomérulaire de 30 à 59 ml/min/1,73 m2
- Insuffisance rénale sévère = débit de filtration glomérulaire de 15 à 29 ml/min/1,73 m2
- Insuffisance rénale nécessitant le démarrage d’une dialyse ou d’une transplantation: débit de filtration glomérulaire inférieur à 15 ml/min/1,73 m2