Article publié le 27 août 2019
Les deux grandes méthodes de dialyse
Lorsque les reins ont définitivement cessé de fonctionner, la survie du malade n’est possible que grâce au recours à des « techniques de suppléance » :
- la greffe de rein (si pas de contre-indication) ;
- l’épuration extra-rénale par hémodialyse ou par dialyse péritonéale.
Il existe deux grandes méthodes de dialyse, qui permettent pour les patients de retrouver une santé satisfaisante et de mener une vie presque normale : l’hémodialyse et la dialyse péritonéale.
Ces deux techniques reposent sur des échanges entre sang et «dialysat». Elles sont d’efficacité comparable durant les premières années. Le choix de la technique, en l’absence de contre-indication à l’une ou l’autre des méthodes, est fait par le patient aidé dans sa démarche par l’équipe soignante. Le passage d’une technique à l’autre est possible.
Le temps consacré au traitement est comparable dans les deux techniques, mais réparti différemment : la dialyse péritonéale est quotidienne, l’hémodialyse est intermittente, en général à un rythme de trois fois par semaine.
L’hémodialyse (ou rein artificiel)
L’hémodialyse – communément appelée dialyse – permet d’éliminer les toxines qui s’accumulent dans l’organisme et de maintenir l’équilibre de l’eau et la composition du sang. Elle remplace ainsi les principales fonctions du rein : élimination de l’eau et du sodium, du potassium et des déchets (urée, créatinine).
Elle utilise une circulation sanguine extracorporelle au travers d’une membrane artificielle (dialyseur), assurée par une machine (générateur d’hémodialyse).
Cette technique nécessite d’avoir un abord au sang. Celui-ci se fait à partir d’une veine de l’avant-bras ou du bras, reliée à une artère, ce qui va permettre à la veine de grossir et d’être plus facilement ponctionnable.
La fistule artério-veineuse doit être créée chirurgicalement plusieurs semaines ou mois avant son utilisation. En l’absence de fistule, il est nécessaire de mettre en place un cathéter dans une veine dite centrale (veine jugulaire interne ou veine fémorale).
Les séances d’hémodialyse sont réalisées le plus souvent trois fois par semaine et durent alors quatre heures au minimum. Cette technique se fait soit dans des structures et centres autorisés, soit éventuellement à domicile.
La dialyse péritonéale
Elle est dite intra-corporelle car elle utilise le péritoine, une membrane d’échange de l’organisme qui tapisse l’abdomen, le pelvis et ses viscères, délimitant l’espace de la cavité péritonéale. Un liquide, le dialysat, est injecté dans la cavité abdominale grâce un tuyau souple, le cathéter de dialyse péritonéale, implanté chirurgicalement dans la cavité abdominale, est laissé à demeure. Il doit être implanté, plusieurs semaines ou mois avant son utilisation.
Plusieurs techniques de dialyse péritonéale sont possibles en fonction des besoins et de la préférence du patient. Elles sont mises en œuvre par le patient qui peut, si nécessaire, être assisté par une infirmière.
- la dialyse péritonéale continue ambulatoire (DPCA) qui nécessite trois à quatre changements manuels quotidiens de poches de dialysat ;
- la dialyse péritonéale automatisée (DPA) nécessitant une machine.
Après quelques années d’utilisation, le péritoine peut perdre son efficacité. Il est alors nécessaire de changer de technique.