Article publié le 18 septembre 2019

Maladies rénales : Un guide essentiel pour une alimentation saine

La prévention en santé repose sur une règle d’or : avoir une bonne hygiène de vie dès le plus jeune âge. Outre une activité physique régulière, cela signifie faire attention à garder une alimentation saine.

La place de la diététique est fondamentale pour aider à prévenir ou à retarder une dégradation du fonctionnement des reins, sachant qu’à partir de 40 ans, la qualité de la filtration rénale diminuera inexorablement, d’environ 1% par an.

La dégradation des reins interviendra donc tôt ou tard, et plus ou moins sévèrement, donc autant que ce soit le plus tard et aussi le moins possible.

C’est pour cela qu’il convient d’adopter de bonnes règles en matière de nutrition. Il y a quatre domaines sur lesquels vous devez être particulièrement attentifs : les apports en sel, en sucres, en protéines et en eau. Enfin, il convient d’être attentifs aux médicaments qui ont un impact à long terme défavorable sur le fonctionnement des reins.

Bien s’alimenter en gérant ses apports en sel

En règle générale, nous mangeons trop salé et souvent sans nous en rendre compte. La population française a une consommation en sel trop élevée de (9 g par jour pour les hommes, 7 g pour les femmes), là où l’apport conseillé par l’Organisation mondiale de la santé est de 5  g par jour.

Le sel est un exhausteur de goût, c’est pourquoi il est tant prisé. Il n’est pas un mal en soi mais on oublie trop souvent qu’un excès de sel a un réel impact négatif sur la santé.

En premier lieu, il entraîne une augmentation de la pression artérielle, ce qui occasionne des problèmes cardiovasculaires, avec des risques d’infarctus du myocarde, d’AVC ou encore d’hypertension artérielle. Or celle-ci est une maladie non seulement chronique mais aussi irréversible. Une fois survenue, on ne peut que tenter de la contrôler à l’aide de médicaments mais elle ne disparait plus.

En second lieu, il capte l’eau du corps et provoque une rétention d’eau qui fait gonfler les tissus. Il empêche ainsi une bonne filtration par les reins des toxines du sang et de l’eau en excès dans le corps. De plus, il force les reins à travailler davantage, ce qui accélère leur vieillissement.

Des ballonnements le matin au réveil sont le signe d’une rétention d’eau dans les tissus sous-cutanés.

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QUELQUES REPÈRES

1 gramme de sel est contenu par exemple dans soit :
Une tranche de jambon cuit de 60 g
60 à 80 g de pain
200 g de légumes en conserves

La bonne habitude à prendre est de commencer à diminuer le sel dans ses plats. Le corps s’habituera petit à petit à une réduction progressive. Une autre solution consiste à substituer au sel des épices (poivre, curry, paprika, muscade, curcuma) et des herbes (thym, laurier, basilic, persil, origan, ciboulette). Non seulement ils apporteront toute la saveur désirée mais aussi des antioxydants.

Il faut aussi faire attention à la teneur en sel dans les aliments eux-mêmes : charcuteries, fromages, pizzas et surtout les plats préparés. Les industriels ont commencé à engager des efforts pour réduire la teneur en sel des aliments préparés mais il convient de bien regarder la teneur en sel (sodium) inscrite sur les étiquettes.

Le pain peut également être une source importante de sel, même si par ailleurs, il permet aussi un apport bénéfique en fibres et en vitamines.

Des études ont montré que le sel agissait un peu comme une drogue en procurant une sensation de plaisir, ce qui nous pousse à en manger plus. Il a aussi la faculté d’inhiber la capacité d’identifier le gras chez les personnes qui y sont sensibles. C’est pourquoi par exemple, les chips sont salées !

Bannir le sel complètement serait mettre sa santé en danger, il suffit juste de bien maîtriser sa consommation.

Bien s’alimenter en contrôlant sa glycémie

Le sucre en grande quantité est un poison pour la santé. Ses méfaits sont bien connus et documentés.  C’est une drogue qui peut entraîner un effet de dépendance supérieur à la cocaïne. Toutefois, il faut distinguer les sucres simples et les sucres complexes. Ces derniers sont essentiels à l’organisme et lui fournissent son énergie.

En revanche, les sucres simples sont à bannir. Ce sont les monosaccharides (glucose, fructose, galactose). Ces molécules sont très vite absorbées dans la circulation sanguine et dans le foie. Leur excès va avoir des conséquences néfastes sur la durée de vie, favoriser l’apparition du diabète et du syndrome métabolique, une surcharge de graisse dans le foie, etc. Les boissons sucrées industrielles ainsi que l’alcool renferment un grand nombre de ces calories inutiles qui font grimper le taux de sucre – l’indice glycémique – dans le sang aussi vite qu’il redescend. Plus l’indice glycémique est élevé, plus ces sucres doivent être considérés comme toxiques car l’organisme doit alors réagir rapidement pour rabaisser le taux de sucre dans le sang à son niveau normal, soit 1 g par litre de santé. Le pancréas va alors entrer en action pour secréter de l’insuline pour rétablir rapidement l’équilibre.

Les sucres complexes sont les polysaccharides. Plus connus sous le nom de sucres lents, ce sont de longues chaînes de molécules longues, qui avant d’être absorbées par l’organisme, doivent être scindées en plus petites molécules. L’apport en sucre à l’organisme se fait alors plus lentement et sur une durée plus longue. Il est plus facilement amorti par l’organisme.

La généralisation du sucre dans l’alimentation est un phénomène récent, après la Deuxième Guerre mondiale. Selon l’OMS, il faudrait pouvoir ne pas dépasser une ration calorique de 10% maximum, c’est-à-dire pas plus de 50 grammes par jour. D’autres vont plus loin et préconisent pas plus de 20 g par jour pour une femme et 36 g pour un homme.

Pourquoi est-ce important ? Parce que le sucre est responsable de nombreuses pathologies : prise de poids, obésité, maladies cardiovasculaires, syndrome métabolique, et surtout diabète.

Des études ont montré qu’une consommation trop importante de sodas et de boissons sucrées augmentait de 61% le risque de développer une insuffisance rénale chronique.

Une autre étude a mis en évidence une augmentation de 20 à 25% des risques de diabète chez les personnes consommant trop de sucre, ainsi que des risques accrus de coronarite (inflammation des artères coronaires), d’infarctus et de goutte.

Bien s’alimenter pour éviter le surpoids

Manger de tout oui mais avec modération. Une étude américaine a montré que plus les gens sont en surpoids, plus ils sont à risque de développer des calculs rénaux.

De même, le surpoids multiplie par deux le risque de développer une insuffisance rénale. En effet, le surpoids qui peut mener rapidement à l’obésité entraîne des complications, comme le diabète et l’hypertension artérielle, deux pathologies néfastes pour le rein. Elles sont responsables de la moitié des cas d’insuffisance rénale.

De chercheurs ont aussi établi un lien entre l’excès de graisse abdominale et l’altération de la fonction rénale via un processus complexe qui affecte les glomérules du rein qui filtrent le sang.

Si vous avez des problèmes de surpoids, le mieux est de consulter un diététicien ou un nutritionniste. Ils sauront vous conseiller et vous apprendre à mieux comprendre l’apport en calories et la composition de chaque aliment et ainsi vous aider à corriger vos habitudes alimentaires.

S’hydrater pour une alimentation équilibrée

L’eau est le principal constituant de notre corps. Elle représente jusqu’à 60% à 65% de de notre poids (environ 42 à 45 litres pour une personne de 70 kg). Elle est donc indispensable à notre organisme et à son bon fonctionnement.

L’une des fonctions des reins est précisément, outre la filtration du sang, de réguler la quantité d’eau dans le corps. C’est ce qu’on appelle l’équilibre hydrique.

En cas d’hyperhydratation, l’eau va être éliminée par les urines. En cas de déshydratation, au contraire, les reins vont conserver l’eau. Ce faisant, ce contrôle agit également sur la tension artérielle.

Chez les personnes ayant une fonction rénale normale, il est conseillé un apport de 2,5 litres par jour, dont 1,5 litre apporté par la boisson, 0,6 litre par les aliments et 0,4 l par la décomposition des aliments. Idéalement, les entrées et les sorties d’eau doivent s’équilibrer.

De manière générale, il faut éviter les boissons gazeuses (qui peuvent provoquer des calculs rénaux), les boissons sucrées et/ou alcoolisées (augmentation de la glycémie et des risques de diabète), les boissons énergisantes (en raison de leur effet stimulant et diurétique, avec des risques de lésions rénales).

Un bon apport en eau est aussi essentiel pour la fonction de filtration rénale. Les reins vont filtrer chaque jour plusieurs fois l’eau contenue dans le corps humain, soit au total 180 à 190 litres par jour de plasma sanguin !

Il est donc essentiel de veiller à une hydratation régulière au cours de la journée, surtout en cas d’activité physique.