Le premier rein bio-artificiel

 

Article publié le 18 juillet 2022

Alors que nous mesurons les répercussions de la Covid sur les patients atteints de maladies rénales et que la soutenabilité financière du système de santé reste des plus précaires, une nouvelle découverte scientifique majeure a fait son apparition : la réussite de la toute première démonstration d’un prototype fonctionnel du système implantable du premier rein bioartificiel.

Bien que non accessible encore pour le grand public, cette avancée est considérée par la communauté scientifique comme un espoir tangible pour les patients atteints d’insuffisance rénale chronique.

illustration d'un rein bioartificiel

Le coût de la santé rénale en 2022 

En France, « 80.000 patient-e-s insuffisants rénaux sont dialysés (45 000) ou transplantés (35 000) »1 et leur prise en charge représente 3,8 milliards d’euros par an pour l’Assurance Maladie. Cette somme équivaut à 3 % de ses dépenses, en augmentation de 2,5 à 3 % par an.

La CNAMTS quant à elle chiffre en moyenne à 44 000 euros le coût annuel du traitement d’un patient en suppléance rénale.
Ce chiffre a été obtenu comme la moyenne des sommes allouées pour les traitements de dialyse (64,000 euros), de greffe annuelle (73,000 euros) et du suivi patient (14,000 euros).

Alors que de nombreuses stratégies ont été mises en place pour garantir la soutenabilité du financement par le système de santé, le nombre de malades en attente de greffes monte inexorablement. C’est la raison pour laquelle, de manière inédite, les nouvelles mesures définies pour la période 2022-2026 seront soutenues par un financement complémentaire de 210 millions d’euros, ce qui porte à 2 milliards d’euros la somme des engagements en faveur du prélèvement de la greffe d’organes (soit une hausse de plus de 10 % par rapport au budget habituel).

Les enjeux de la découverte du premier rein bioartificiel

D’après le quatrième plan ministériel pour le prélèvement et la greffe d’organes et de tissus 2022-2026, la crise sanitaire de 2020 a provoqué une diminution de 25 % du nombre des transplantations, fragilisant ainsi l’organisation de la filière de la greffe, en dépit de la mobilisation remarquable des professionnels et de la vigilance des représentants.

Dans ce contexte, le plan propose plusieurs initiatives concrètes pour remédier aux difficultés causées par la crise et encourager le progrès en transplantation.

Plusieurs innovations y sont mises en avant à travers neuf axes majeurs :

  • Augmenter le recensement et le prélèvement d’organes sur donneurs décédés
  • Améliorer l’accès à la liste nationale d’attente et développer la transplantation d’organes
  • Développer la greffe rénale à partir de donneur vivant
  • Développer le prélèvement et la greffe de tissus
  • Renforcer l’évaluation des activités de prélèvement et de greffe d’organes et de tissus, ainsi que la gouvernance des données
  • Améliorer la qualité des pratiques et la sécurité des soins
  • Optimiser le financement des activités de recensement, de prélèvement et de greffe d’organes et de tissus
  • Soutenir la formation, la recherche et le rayonnement international dans le domaine du prélèvement et de la greffe d’organes et de tissus
  • Communiquer pour mobiliser le grand public et les professionnels

Le premier prototype de rein bioartificiel, en phase test

L’urgence de garantir l’accès à l’innovation et aux ruptures technologiques est présenté comme un des objectifs de 2022. Plusieurs dispositifs sont mis en place pour y répondre comme le rein bioartificiel implantable ou portatif.

Le premier rein bioartificiel implantable est né d’une collaboration nationale dirigée par Shuvo Roy, PhD de l’université de San Francisco et William Fissell, MD de l’université Vanderbilt (VUMC).

“Notre équipe a conçu le rein artificiel pour soutenir durablement une culture de cellules rénales humaines sans provoquer de réponse immunitaire et maintenant que nous avons démontré la faisabilité de combiner l’hémofiltre et le bioréacteur, nous pouvons nous concentrer sur la mise à l’échelle de la technologie pour des tests précliniques plus rigoureux et, finalement, des essais cliniques » a déclaré le Dr Roy.

Sources :

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