Les 6 étapes clés de la transplantation rénale

Article du 17 avril  2023

La transplantation rénale consiste à greffer un rein prélevé sur un donneur, qu’il soit vivant ou décédé, afin de restituer toutes les fonctions rénales de la personne ayant une insuffisance de stade avancé et/ou nécessitant le recours à la dialyse. Focus sur les différentes étapes nécessaires pour réaliser cette opération.

Lorsqu’une maladie rénale atteint un stade trop avancé, le dysfonctionnement des reins doit être compensé par la dialyse ou une transplantation rénale.

La greffe de rein peut avoir lieu avant même que le patient n’ait été dialysé (le plus souvent lorsque celui-ci bénéficie du don d’un donneur vivant qui lui est proche. On parle de greffe préemptive), lorsqu’il est dialysé ou lorsque le greffon qu’il porte depuis un certain temps ne fonctionne plus de façon optimale.

  • En 2019, en France, 3 643 greffes rénales ont été effectuées, dont 510 grâce à un don du vivant (soit 14%).
  • En 2020, 2595 greffes rénales ont été effectuées dont 390 grâce à un don du vivant (soit 15%).[1]

La greffe rénale est généralement privilégiée, car elle améliore la qualité de vie de la personne qui reçoit le rein et elle évite au malade de dépendre d’une dialyse qui peut être parfois contraignante au quotidien.

Les 6 étapes fondamentales de la transplantation rénale

1. Le bilan de pré-transplantation

Un bilan médical complet est réalisé afin de vérifier que le patient est apte à recevoir le greffon. Il vise à vérifier qu’aucune pathologie parallèle ne s’est développée (cancer, maladie infectieuse ou cardiovasculaire, etc.).  Parmi les examens requis :

  • Des analyses sanguines (détermination du groupe sanguin et tissulaire, sérologie virale…) ;
  • Des analyses d’urine ;
  • Des examens radiologiques ;
  • Des explorations cardio-vasculaires et digestives ;
  • Des consultations psychologiques, anesthésiques et chirurgicales.

Le néphrologue étudie non seulement l’état général du patient, mais également sa motivation à se faire greffer ainsi que ses habitudes de vie, afin de vérifier l’intérêt de l’intervention chirurgicale et le succès espéré par la suite. Il consiste également à informer le patient de ce qu’implique la greffe, à savoir :

  • La prise d’un traitement immunosuppresseur à vie (un traitement visant à limiter le nombre d’infection et le risque de rejet du greffon par l’organisme du receveur) ;
  • Une hygiène de vie saine et équilibrée pour assurer la longévité du greffon transplanté (alimentation adaptée, proscription du tabac, de l’alcool…).

2. L’inscription sur la liste d’attente

Les examens préalablement réalisés permettent de confirmer si le patient est éligible à une transplantation rénale. Les bénéfices et les risques sont calculés, les contre-indications évaluées, à savoir :

La HAS (Haute Autorité de Santé) a défini 7 contre-indications à la greffe :

  • Un âge trop avancé (plus de 85 ans) ;
  • Un cancer évolutif ;
  • Une maladie infectieuse non contrôlée ;
  • Une maladie cardiovasculaire ou respiratoire sévère rendant impossible une anesthésie générale ;
  • Une maladie psychiatrique non stabilisée ;
  • Une incapacité à prendre sérieusement et avec rigueur des médicaments ;
  • Une obésité majeure.

Si aucune contre-indication n’est avérée, le patient est alors inscrit sur la liste de transplantation rénale de l’Agence Nationale de Biomédecine.

A partir de cette étape, le patient doit être joignable 24h/24h. En cas de déplacement (vacances, déménagement, voyage professionnel, etc.) il lui est vivement recommandé de communiquer ses coordonnées et sa localisation précise à la secrétaire ou à l’infirmière coordinatrice de son centre hospitalier. L’objectif pour le patient est de ne manquer aucune opportunité d’être contacté pour une greffe (de jour comme de nuit).

3. L’appel pour bénéficier d’une greffe

L’Agence de Biomédecine répartit les greffons obtenus de donneurs décédés selon les règles d’attribution nationale et sous réserve de compatibilité immunologique.

Lorsqu’un greffon est disponible, l’équipe de transplantation consulte la liste d’attente, recherche le receveur ayant potentiellement la meilleure compatibilité, puis contacte le néphrologue en charge de son dossier médical.

Le rein est prélevé par une équipe chirurgicale et est envoyé en urgence dans le centre hospitalier du patient receveur. Lorsque le greffon est reçu dans son centre, les médecins vérifient à nouveau sa compatibilité.

4. L’intervention chirurgicale

La greffe de rein est une procédure complexe qui nécessite une équipe médicale hautement qualifiée.

Cet acte est réalisé sous anesthésie générale. L’intervention dure trois heures en moyenne. Dans la majorité des cas, les reins du receveur ne sont pas retirés. Le greffon transplanté est quant à lui, placé

en fosse iliaque droite ou gauche via une incision. L’artère et la veine du greffon rénal sont connectées à l’artère et à la veine iliaque du receveur. Une sonde interne est mise en place entre le greffon et la vessie afin d’optimiser la cicatrisation. La sonde est ensuite retirée par voie basse vers le deuxième mois post-greffe par l’équipe médicale.

5.Le passage en salle de réveil

Le patient reste sous haute surveillance médicale afin de s’assurer de l’absence de complications dues à l’intervention mais aussi pour vérifier les fonctions rénales. Différents appareillages provisoires sont mis en place pendant plusieurs jours comme :

  • Des perfusions pour favoriser l’hydratation et délivrer les médicaments
  • Une sonde urinaire pour faciliter la cicatrisation de la vessie et effectuer des prélèvements urinaires
  • Des drains aspiratifs.

Le patient reste hospitalisé plusieurs semaines (entre 2 et 4 semaines en moyenne) avant de pouvoir rentrer chez lui.

6.Le suivi post-opératoire

Ce suivi est indispensable pour « apprendre » au receveur à vivre avec son greffon. En effet, il est nécessaire de l’accompagner de cette « nouvelle » vie. Différents rendez-vous sont organisés afin de surveiller qu’il supporte correctement la prise d’immunosuppresseur. Il bénéficie également d’un suivi diététique afin d’adapter son alimentation et plus globalement son hygiène de vie.

Ce suivi s’effectue dans un premier temps de façon rapprochée, environ une consultation par semaine dans les premiers mois, puis tous les deux mois en moyenne après la première année.

Sources :

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