Comment continuer à travailler sous dialyse ?

Article publié le 20 janvier 2023

Lorsque l’on est atteint d’une insuffisance rénale au stade de la suppléance, c’est-à-dire que l’on est dialysé, maintenir une activité professionnelle n’est pas toujours évident. Le secteur d’activité et le rythme de travail doivent parfois être réaménagés pour faire face à la fatigue engendrée par le traitement de longue durée que la maladie impose, mais aussi en raison des contraintes qu’exige la dialyse en termes de temps passé immobilisé. Quelles sont les conditions à prendre en compte pour continuer à travailler? Quels sont les dispositifs en vigueur pour continuer de travailler ? Nous vous apportons un éclairage sur ce sujet complexe.

Rester dans la vie active est primordial lorsque l’on est malade. Travailler permet de garder un rythme, une vie sociale active mais aussi de maintenir une situation financière stable. C’est aussi une façon de préserver sa vie d’avant et de garder un bon équilibre psychologique. Cela permet de ne pas se laisser envahir par la maladie ! Si le médecin ne voit aucun inconvénient à la poursuite ou à la reprise d’une activité professionnelle, il est tout à fait possible, même souhaitable de continuer à travailler !

Quelles sont les contraintes dont il faut tenir compte ?

Lorsque l’on est en dialyse, la prise en charge médicale qu’elle implique comporte quelques contraintes au quotidien.

  • En hémodialyse, il est nécessaire d’être branché 3 fois par semaine, à une machine chargée de suppléer à la fonction rénale.
  • Elle demande un minimum de vigilance d’un point de vue sécuritaire et hygiénique pour le patient. En effet, pour faciliter le branchement à la machine, il est nécessaire de créer un abord vasculaire (fistule artérioveineuse) ou cathéter.
  • Il faut réussir à concilier les horaires de travail avec les plages de prise en charge pour cette modalité.

Continuer à travailler est toutefois possible avec quelques aménagements

Près de 10 millions de personnes en France sont en âge de travailler et présentent une ou plusieurs maladies chroniques. Parmi eux figure les patients dialysés. Plus les années de traitement avancent et moins ils sont nombreux à poursuivre leur activité professionnelle. Différentes raisons à cela :

  • L’âge du patient
  • Le secteur d’activité n’est plus adapté au travailleur dialysé ;
  • Les horaires de travail ne sont pas conciliables avec les horaires de dialyse ;
  • La pénibilité des taches est trop élevée face à l’état général du patient.

Mais ces contraintes ne sont toutefois pas incompatibles avec une vie active ! Elles sont à prendre en compte pour trouver des alternatives.

Faire le point avec son employeur

Il est malgré tout possible de contourner ces contraintes en en discutant avec votre employeur, afin d’étudier des aménagements envisageables de votre poste de travail. Selon vos années d’anciennement au sein de l’entreprise, vos capacités mais aussi des besoins de la structure, un changement de votre poste et/ou un allégement de vos taches sont des possibilités.

Adaptez votre temps de dialyse sur votre temps personnel…

Si la majorité des patients effectuent leur dialyse au sein d’une structure médicalisée, il est aussi possible de bénéficier de certains aménagements.

  • Se faire dialyser en soirée. Certains établissements permettent aux patients de se faire dialyser le soir ou durant la nuit. Cette solution facilite le quotidien et n’impacte donc pas la vie active. Il est conseillé de se renseigner auprès de son néphrologue sur les structures existantes sur le territoire.
  • Se faire dialyser à son domicile pour les patients éligibles à cette modalité de prise en charge. Cette solution apporte un confort incontestable. Pas de transport (aller-retour), ni d’horaire imposé. Le patient choisit lui-même le meilleur moment pour effectuer sa dialyse. Ce dispositif nécessite toutefois une grande vigilance de sa part ainsi qu’une bonne observance.

… Ou effectuez votre dialyse sur votre temps de travail

Si aucun aménagement n’est possible, la législation en vigueur prévoit que le salarié puisse se faire dialyser sur son temps de travail. Vous bénéficiez alors d’un mi-temps thérapeutique, également appelé « temps partiel ». Le médecin traitant fixe le pourcentage d’activité que vous êtes capable de réaliser et vous déterminez en fonction, avec votre employeur la répartition de vos heures de travail au cours de la semaine.

La loi a notamment mis en place des dispositifs pour éviter que les temps de traitement n’imputent les salaires :

Si vous êtes salarié :

  • Vous avez droit à un temps-partiel thérapeutique que vous soyez en contrat à durée déterminée ou indéterminée. Seuls les vacataires n’y ont pas droit. Aucune condition d’ancienneté n’entre en compte.
  • Vous devez vous trouver en arrêt maladie au moment de votre demande.
  • Votre néphrologue établit un dossier qui doit justifier de la nécessité d’un emploi à temps partiel, dans le cadre de votre pathologie rénale.

Les salariés du privé peuvent toucher l’indemnité compensatrice de perte de salaire (ICPS).

Si vous êtes fonctionnaire :

Vous devez fournir à votre service RH

  • Une lettre du médecin, indiquant les éléments médicaux et la durée du congé demandé, sous pli confidentiel
  • Une lettre administrative du médecin indiquant la demande de mise en congé en indiquant la durée
  • Une lettre du fonctionnaire demandant sa mise en congé en indiquant la durée

Pour les fonctionnaires, ces absences sont imputées sur le congé maladie longue durée.

Pour en savoir plus :

Pour obtenir de l’aide dans votre vie quotidienne, vous pouvez vous renseigner auprès :

  • Des assistants sociaux (mairie, hôpital, Assurance Maladie) ;
  • La Maison départementale des personnes handicapées (MDPH).

N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin pour obtenir des informations !

Sources :

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