Comment les maladies rénales impactent-elles les femmes ?

Article publié le 15 septembre 2023

Si les hommes sont généralement plus touchés par une insuffisance rénale chronique (60%) que les femmes, elles ne sont toutefois pas épargnées par certaines pathologies impactant les reins et pouvant évoluer dangereusement si elles ne sont pas prises en charge. Près de 40% des personnes traitées pour une insuffisance rénale chronique par dialyse et greffe rénale sont des femmes. Focus sur les facteurs déclencheurs de ces maladies rénales…

 

 

L’infection urinaire, première cause de dysfonctionnement rénal chez les femmes

Selon les statistiques, une femme sur deux sera un jour confrontée à une cystite, également appelée « infection urinaire » au cours de sa vie. Elles sont davantage concernées que les hommes pour une simple raison anatomique. Leur urètre étant plus court, les bactéries peuvent plus facilement atteindre leur vessie et remonter progressivement vers les reins. Une constipation récidivante peut également favoriser le passage des germes dans les voies urinaires.

Si cette infection est souvent considérée comme banale et bénigne (bien que très douloureuse et inconfortable), il convient en revanche de vite la traiter sans attendre pour éviter qu’elle ne dégénère en pyélonéphrite. Cette affection rénale survient à la suite de brûlures urinaires. Elle entraîne généralement :

  • Une fièvre supérieure à 38.5 degrés ;
  • Des douleurs lombaires localisées d’un seul côté ;
  • Des nausées parfois accompagnées de vomissements ;
  • Une sensation de pesanteur dans le bas du ventre ;
  • Des ballonnements. 

Les trois examens qui permettent de dépister une pyélonéphrite

  1. La bandelette urinaire. Elle vise à détecter la présence de leucocytes et de nitrites produits par les bactéries dans les urines. S’il est positif, un examen complémentaire appelé ECBU, doit systématiquement être réalisé.
  2. L’examen cytobactériologique des urines (ECBU). Il consiste à identifier la bactérie en cause et de déterminer, par l’antibiogramme, le traitement antibiotique nécessaire pour la traiter.
  3. L’échographie. Cet examen est une technique d’imagerie médicale qui permet de visualiser les reins ainsi que l’appareil urinaire. Il vise à mettre en évidence une dilatation anormale des voies urinaires, la présence d’un calcul rénal ou encore une complication comme un abcès rénal.

Des épisodes répétés de pyélonéphrites peuvent provoquer une inflammation chronique du tissu interstitiel du rein. Cette réaction inflammatoire peut évoluer en insuffisance rénale sur le long terme. Il est alors essentiel d’effectuer un suivi régulier chez un néphrologue pour vérifier que les reins ne sont pas fragilisés.

Le lupus systémique, une autre pathologie pouvant impacter la santé rénale de la femme

Cette maladie auto-immune touche en majorité les femmes. Chez 20 à 40% des patientes, elle endommage les reins. On parle alors plus précisément de néphropathie lupique. L’atteinte rénale peut se développer dès le début de la maladie, ou apparaître à plus long terme.

Elle se manifeste par :

  • Des œdèmes (gonflement des pieds) ;
  • Des maux de tête (liés à l’apparition ou l’aggravation d’une hypertension artérielle) ;
  • Une fatigue importante ;
  • Une thrombose veineuse.

La mise en place d’un suivi régulier est nécessaire pour suivre l’évolution de la maladie afin de prévenir l’atteinte rénale le plus tôt possible ou in fine, mettre en place un traitement adapté.

La grossesse, un facteur de risque également à prendre en considération chez la femme

Certaines affections rénales sont associées ou exacerbées par la grossesse, notamment par le fait que le fœtus comprime les uretères, ce qui peut dilater les cavités rénales.

Les femmes enceintes n’ayant aucun dysfonctionnement rénal connu, peuvent alors être sujettes à la toxémie gravidique, également appelée « pré-éclampsie ». Cette pathologie touche 3 à 5% des femmes enceintes en moyenne. Elle se caractérise par une anomalie des vaisseaux sanguins du placenta et se déclenche le plus souvent en fin de grossesse, durant le troisième trimestre.

Elle se caractérise par :

  • Une prise de poids soudaine ;
  • De l’hypertension ;
  • La présence de protéines dans l’urine.

Non pris en charge rapidement, ces symptômes peuvent engendrer une crise de convulsion et d’épilepsie, ou le développement d’une hépatite. Le risque d’éclampsie est à prendre très au sérieux car elle peut mettre la vie de la maman et du bébé en danger.

Qu’en est-il de la ménopause ?

Si la vie amoureuse (rapports sexuels) ou encore la grossesse sont des facteurs pré-déclencheurs de maladies rénales, la ménopause n’a, quant à elle, pas d’impact direct mais plutôt indirect.

Si le bouleversement hormonal qui s’opère durant cette étape clé de la vie des femmes n’a en soit pas d’incidence sur la santé des reins, la prise de poids qu’il peut engendrer peut en revanche, favoriser l’apparition du diabète ou de cholestérol, deux facteurs de risque de développer une insuffisance rénale. Il est alors nécessaire d’avoir un mode de vie sain afin de limiter les risques de fragiliser le bon fonctionnement des reins…

7 conseils pour préserver la santé de ses reins :

  1. Ne pas fumer : la cigarette abîme les vaisseaux du rein et par conséquent, dégrade la fonction rénale.
  2. Avoir une alimentation équilibrée : limiter sa consommation de sel qui favorise l’hypertension artérielle, éviter les aliments trop gras ou trop sucrés. Préférez des aliments plus sains, comme des fruits et des légumes. La viande et le poisson doivent être consommés 2 à 3 fois par semaine mais pas plus, car ils sont très riches en protéines. Adoptez les cuissons vapeurs et à basse température pour préserver les qualités nutritionnelles des aliments que vous consommez.
  3. Boire suffisamment. Une bonne hydratation est essentielle ! Il est recommandé de boire environ 1.5 litres d’eau pour équilibrer les apports liquides et leurs sorties (transpiration, urines…). Il est par ailleurs préférable d’éviter les boissons gazeuses qui favorisent le développement de calculs rénaux et les boissons sucrées ou alcoolisées qui font grimper l’indice glycémique.
  4. Surveiller son poids. Les personnes obèses sont plus exposées aux risques de souffrir d’une maladie rénale.
  5. Prendre régulièrement sa tension : l’hypertension artérielle non traitée est une cause majeure de maladie rénale et elle aggrave une maladie rénale chronique.
  6. Équilibrer son diabète.  Le diabète de type 2 non insulinodépendant favorise les problèmes rénaux.
  7. Pratiquer une activité physique régulière. Le surpoids favorise le développement du diabète ou d’une maladie cardiovasculaire qui sont étroitement responsables d’un dysfonctionnement rénal. Faire du sport ou plus précisément, une activité physique adaptée (APA) en moyenne 30 minutes par jour, permet de maintenir un poids de forme, de faire baisser la pression artérielle et de réduire le phénomène de résistance à l’insuline.
  8. Se faire surveiller régulièrement en cas de grossesse pour déceler les symptômes précurseurs de la pré-eclampsie.

Les maladies rénales évoluent sans symptômes pendant plusieurs années. D’où l’importance d’un dépistage précoce.

Sources :

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