Comment fonctionne un centre de dialyse ?

L’Insuffisance Rénale Chronique Terminale nécessite un traitement médical contraignant, avec plusieurs séances de dialyse hebdomadaires. On estime que plus de 50 000 personnes sont dialysées en France[1]. Comment se déroule une séance de dialyse ? Où faut-il se rendre pour en bénéficier ? Objectif Rein Santé vous apporte des précisions sur ce parcours de soins spécifique.

Qu’est-ce qu’une dialyse ?

La dialyse est une technique médicale permettant d’assurer la fonction des reins lorsque ces derniers ne sont plus en mesure d’assurer seuls leurs rôles.  Elle permet, grâce à une machine spécifique, de filtrer le sang de ses déchets normalement éliminés par les reins, avant de le réinjecter dans la circulation sanguine du patient et de contrôler les volumes de liquides dans le corps.

Il existe à ce jour deux possibilités de prise en charge :

1-L’hémodialyse. Elle se réalise dans un centre de soin ou une unité médicale adaptée. Elle doit être effectuée plusieurs fois par semaine.

  1. La dialyse péritonéale. Elle peut se réaliser à domicile. Elle consiste à utiliser le péritoine (membrane entourant les organes de la cavité abdominale) comme un filtre.

Où se déroule une séance de dialyse ?

Selon la technique choisie par le patient et en accord avec la décision de son néphrologue référent, la dialyse peut se dérouler soit dans un centre de dialyse soit à domicile.

3 types de prise en charge en centre existent selon les modalités suivantes :

  1. L’hémodialyse en centre avec une présence médicale permanente. Le centre de dialyse doit être obligatoirement situé au sein d’un établissement de santé permettant l’hospitalisation à temps complet du patient et disposant d’un service de réanimation. Ce type de structure accueille des patients polypathologiques et avec une autonomie modérée à faible.
  2. L’unité de dialyse médicalisée (UDM) nécessite une présence médicale à minima hebdomadaire avec une obligation de pouvoir intervenir sur le centre rapidement en cas d’urgence. Elle concerne les patients avec un profil d’autonomie intermédiaire.
  3. L’unité d’autodialyse avec présence médicale à minima mensuelle. Ce type d’hémodialyse est dite simple ou assistée. L’autodialyse dite simple est proposée à des patients formés à l’hémodialyse qui peuvent assurer eux-mêmes les gestes nécessaires à leur traitement. L’autodialyse assistée s’adresse à des patients qui requièrent l’assistance d’un personnel infirmier pour effectuer la séance de dialyse.

Comment se déroule une séance de dialyse ?

La dialyse ou plus précisément « l’hémodialyse » remplace les principales fonctions du rein en assurant l’élimination de l’eau, du sodium, du potassium et des déchets (urée, créatinine) présents dans le sang. Elle permet plus globalement d’éliminer les toxines qui s’accumulent dans l’organisme et de maintenir l’équilibre de l’eau et la composition du sang.

Les 5 étapes nécessaires à la réalisation d’une séance de dialyse :

1.La création d’une fistule artério-veineuse. Créée chirurgicalement avant de commencer la dialyse, elle consiste à relier une veine à une artère au niveau de l’avant-bras ou du bras du patient. Cette technique a pour but de développer la veine, qui devient plus facilement ponctionnable, et d’avoir un débit sanguin suffisant pour alimenter le circuit extracorporel de la machine de dialyse. En l’absence de fistule, il est nécessaire de mettre en place un cathéter dans une veine dite centrale (veine jugulaire interne ou veine fémorale).

2.Choisir la technique et la modalité de dialyse la plus adaptée. Le patient se rend dans l’espace de santé adapté à sa situation et son état clinique. Ce choix se fait avec le néphrologue chargé de son suivi.

Ces deux premières étapes marquent le début du parcours de soins du patient en Insuffisance Rénale Chronique Terminale. Une fois que la fistule artérioveineuse est en place et que la modalité de dialyse est validée, le patient se rendra plusieurs fois par semaine au centre de dialyse adéquat afin de réaliser ses séances de dialyse, en suivant toujours les mêmes étapes détaillées ci-dessous :

3. Préparation de la séance. Elle se déroule en 3 phases :

    • La pesée. Le patient est pesé afin de vérifier son poids avant et après la séance. Cela permet de mesurer le volume de liquide à éliminer.
    • La prise de tension artérielle. Avant chaque séance, une prise de tension est effectuée.
    • La désinfection de l’abord vasculaire du patient. Pour éviter tout risque d’infection, des protocoles d’hygiène stricts garantissent une désinfection efficace de la fistule artérioveineuse ou du cathéter veineux central permettant le branchement du patient à la machine de dialyse et donc au circuit extracorporel

4.L’hémodialyse. Si l’abord vasculaire est une fistule artérioveineuse, celle-ci est ponctionnée par deux aiguilles, mises en place par l’infirmier spécialisé. Une aiguille dite « artérielle » sert à aspirer le sang à épurer, tandis qu’une autre aiguille dite « veineuse » permet de réinjecter le sang épuré. Pendant plusieurs heures, le sang est ainsi filtré, nettoyé de ses toxines avant d’être renvoyé dans l’organisme du patient. Pendant ce temps, il peut s’occuper en lisant, en écoutant de la musique, en regardant un film… Il peut aussi tout simplement en profiter pour se reposer.

5.Fin de séance. Elle se déroule en 3 étapes également :

    • Le patient est débranché de la machine une fois que le sang du circuit extracorporel a été restitué.
    • Après la fin de la compression des sites de ponction et de l’arrêt du saignement, un pansement propre et non compressif est réalisé .
    • Le patient est à nouveau pesé en fin de dialyse afin de vérifier si le volume de liquides à éliminer correspond bien à ce qui avait été programmé pour retrouver un poids « idéal » ou « sec ». Selon les centres, une collation peut être proposée avant que le patient ne regagne son domicile.

Les séances d’hémodialyse sont généralement réalisées trois fois par semaine et durent en moyenne quatre heures.

Les bonnes pratiques de suivi et de prise en charge

d’un patient dialysé sont principalement listées ci-dessous, sans être exhaustives :

  1. La maîtrise de l’anémie
  2. La surveillance du statut martial du patient traité par ASE
  3. La surveillance du bilan phosphocalcique
  4. La réalisation des dosages biologiques en milieu de semaine
  5. La surveillance sérologique des hépatites
  6. L’appréciation de l’épuration des déchets
  7. La prescription de 3 séances et 12 heures hebdomadaires
  8. L’appréciation de l’élimination des liquides et du poids idéal ou « sec »
  9. La mesure de la dose de dialyse (dialyse adéquate)
  10. Le respect des prescriptions médicales de dialyse
  11. La surveillance nutritionnelle
  12. L’évaluation de l’accès à la transplantation
  13. La voie d’abord vasculaire – Fistule artério veineuse : fonctionnalité, débit sanguin, infection…
  14. Le suivi cardio-vasculaire

La dialyse offre une chance de survie aux personnes souffrant d’une insuffisance rénale chronique dans l’attente, quand cela est possible, de bénéficier d’une greffe rénale qui leur permettra de vivre à nouveau sans avoir besoin de se faire dialyser.

Sources :

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