Article publié le 22 juin 2023
Prendre en charge le patient sur l’ensemble de son parcours
« Ma formation d’IPA a demandé un investissement personnel que je ne regrette absolument pas. »
Mon statut d’IPA m’autorise à prendre en charge le patient sur l’ensemble du parcours : consultation d’annonce, présentation des différentes modalités de prise en charge, accompagnement lors la formation à la technique de dialyse et suivi de la mise en place du traitement. Par ailleurs, au sein du centre, j’effectue un travail de suivi des fistules artério-veineuses.
Je suis également référente pédagogique pour les étudiants IPA en Master 2 maladie rénale, dialyse et transplantation rénale. »
Fatima Abouelabbes, infirmière en pratique avancée en néphrologie au Centre de Dialyse de la Clinique de l’Estrée à Stains (93).
Des compétences infirmières élargies et reconnues
« Exercer en libéral n’était pas mon premier projet d’implantation, cela s’est imposé face aux aléas d’installation en IPA.
Aujourd’hui, je participe directement à l’accompagnement du parcours d’accès à la greffe des patients en collaboration avec les néphrologues du territoire, et à la prévention et au dépistage via des actions de néphroprotection des personnes qui me sont adressées par des médecins généralistes. Ma pratique d’IPA en libéral m’exonère de la cartographie des infirmiers de soins à domicile (métier socle) et m’autorise à bénéficier des indemnités kilométriques lors de mes déplacements, conformément à ce que prévoit la nomenclature des IPA.
La gestion des deux années de formation a été complexe d’un point de vue personnel mais je n’ai aucun regret.
Je me sens armée et légitimée pour améliorer la qualité de la prise en charge. J’incarne l’infirmière aux compétences élargies ayant sa place dans les réunions d’équipe de soins pluriprofessionnels, les groupes de travaux de la HAS ou encore aux congrès internationaux où nous sommes encore sous-représentés. L’Evidence Based Nursing (EBN) compte autant que l’Evidence Based Médecine (EBM) quand il est question de soins à la personne.
J’ai profité de l’opportunité des stages obligatoires lors de ma formation – en cardiologie et en néphrologie dans cinq établissements – pour approfondir et élargir le champ de mes compétences.
Depuis 2019, la mise en place de la profession d’IPA est parfois laborieuse. J’ai dû faire preuve de créativité, d’adaptabilité et de motivation pour l’expliquer ou convaincre. Être acteur de notre implantation est essentiel ! Connaître les parcours de soins, l’organisation du système de santé et être en mesure d’évaluer les besoins des patients ou de l’équipe médicale lors de l’implantation est utile. Il n’existe pas une seule manière de l’exercer en néphrologie, dialyse ou transplantation. »
Hanen Grabsi, elle a exercé 15 ans comme infirmière avant de devenir infirmière en pratique avancée libérale en néphrologie à Antibes (06).
Un nouveau métier qui fait du sens
« Devenir infirmière en pratique avancée c’est exercer un nouveau métier. Lorsque j’ai entamé ma formation, retourner dans les amphithéâtres avec les étudiants de 2nde et 3e année de médecine fut un vrai challenge.
Actuellement, la facturation d’un salarié IPA en centre de dialyse privé étant impossible, je ne pratique pas à temps plein ma pratique avancée. Cependant le travail que je réalise de surveillance des abords vasculaires en tant que responsable des schémas vasculaires améliore de manière significative le confort et la qualité de la prise en charge des patients.»
Nadia Gasqueres, IPA à Essey-lès-Nancy pour le Groupe Louis Pasteur.
➔ Retrouver les présentations des interventions IPA lors de la Journée des métiers du 15 juin 2023.
Crédits photos : Fatima Abouelabbes, Hanen Grabsi, BBraun Avitum, Istock.