Édito publié le 30 Mai 2024
IA en néphrologie
Les centres de dialyse poursuivent la digitalisation d’outils et de services. Le numérique n’est pas encore partout et pas encore toujours performant, à commencer par le dossier patient, base d’une bonne prise en charge, même si des progrès ont été effectués ces dernières années. Investissements, logiciels et équipements dédiés, formation des utilisateurs, pas à pas, le secteur avance dans le 21e siècle.
L’intelligence artificielle (IA), quant à elle, fait déjà ses armes en radiologie, ophtalmologie, dermatologie,…. Quels seraient ses apports en néphrologie ?
ChatGPT, sollicité sur la question, nous répond que l’IA en dialyse “promet de transformer les soins en améliorant la précision, l’efficacité et la personnalisation des traitements, tout en soutenant les professionnels de santé dans leur prise de décision et en améliorant l’expérience globale des patients”.
Nous retenons avec satisfaction que même ChatGPT retient l’idée de soutenir l’humain : le praticien néphrologue et les professionnels paramédicaux. Mais il convient de souligner que ces évolutions devront impérativement être accompagnées d’un dispositif très robuste de cybersécurité. En effet, avec 156 séances de dialyse par an et par patient en moyenne, auxquelles s’ajoute un grand nombre d’examens médicaux, l’autre grande richesse des centres de dialyse au service de la prise en charge est la somme colossale de datas accumulées.
D’autres vertus se présentent. L’IA pourrait-elle être “accompagnante” et améliorer les protocoles et le bon déroulement des séances de dialyse, assister la prescription…, en somme, optimiser la qualité de prise en charge des patients en suggérant une aide acquise sur l’expérience ?
Pourrait-elle anticiper des complications et déclencher des interventions préventives en centre ou à domicile ? Les hospitalisations en urgence pourraient-elles, par exemple, être évitées ? Anticiper est aussi une clé pour optimiser l’organisation opérationnelle de centres en tension concernant les ressources humaines ou encore les transports sanitaires.
À terme, pourrait-elle modéliser autrement la prise en charge de l’insuffisance rénale, identifier plus tôt des populations à risque et organiser une prise en charge plus précoce ? Ou mieux encore participer activement à la prévention pour éviter ou retarder les prises en charge plus lourdes ? Ou venir en appui du choix de la modalité, du rythme, de la personnalisation plus fine de traitement ? L’IA sera-t-elle l’outil de la meilleure pertinence du soin demain ?
Il est temps d’en discuter ! Rendez-vous le 13 juin après-midi.
Vincent Lacombe
Président FHP REIN