Article publié le 20 Mai 2025

Dialyse à domicile, des relations privilégiées

Le centre NephroCare Tassin-Charcot (69) propose aux patients éligibles la dialyse à domicile, en hémodialyse quotidienne (HDQ) ou en dialyse conventionnelle. La dialyse à domicile nécessite une collaboration étroite entre le patient et le centre de dialyse, tant pour sa mise en place que pour son suivi.

Dans un premier temps, une visite du domicile est effectuée afin de vérifier la faisabilité de la dialyse à domicile : présence d’un espace dédié aux soins, d’un espace de stockage et d’un aidant. Ensuite, le patient suit une formation de cinq semaines. L’accompagnant peut choisir d’y participer à temps plein ou à temps partiel. Au centre de dialyse, trois personnes sont chargées de la formation des patients. Ce sont ces mêmes personnes qui accueilleront les patients lors des séances de repli et qui répondront à leurs appels en cas de difficulté. À l’issue de la formation, le patient est en mesure de gérer en totale autonomie les branchements, la machine, les alarmes et le suivi des stocks.

Le pharmacien entretient également une relation privilégiée avec ces patients. Chaque mois, un point d’inventaire est organisé par téléphone ou par échange de courriels. « Le patient doit être rigoureux et gérer ses consommables », explique Orianne Moncel, pharmacien du centre de dialyse NephroCare. « Il doit tenir à jour l’état des stocks et veiller aux dates de péremption. Pour ma part, je vérifie que les volumes déclarés par le patient sont conformes à mes calculs. Je veille aussi à ne livrer que le volume nécessaire. » Parfois, ce sont les aidants qui assurent cette gestion ; chaque patient s’organise à sa manière. Il est cependant essentiel d’effectuer ce contrôle des stocks au moins trois ou quatre jours avant la livraison, afin d’éviter toute rupture d’approvisionnement.

La dialyse à domicile nécessite aussi que le patient soit formé à la gestion des déchets, formation assurée par l’IDE formateur du centre de repli. Dans les communes où les ordures ménagères sont incinérées, tous les déchets peuvent être jetés avec les ordures classiques. Seuls les cartons doivent être apportés à la déchetterie. Les DASRI (déchets d’activités de soins à risques infectieux) doivent être rapportés en pharmacie ou au centre de dialyse par le patient lors de sa séance mensuelle de repli.

Pour l’HDQ, la gestion des consommables a été grandement facilitée grâce au système Pureflow. « Pureflow permet de fabriquer le dialysat avec un nombre réduit de poches », explique Orianne Moncel. « Cette technique est également plus durable car elle génère moins de déchets. Les sacs livrés sont moins volumineux, moins lourds. Nous avons ainsi pu espacer les livraisons. »

La coordination entre les différentes parties, la connaissance des contraintes et la maîtrise de la logistique sont des éléments essentiels à la réussite de la dialyse à domicile. Certes, le stress ressenti par certains et la lourdeur de la mise en œuvre – préparation des séances, nettoyage de la machine, évacuation des déchets – peuvent subsister, mais l’équipe soignante ainsi que la psychologue du centre restent disponibles en permanence pour assister le patient et son aidant.

Afin d’améliorer le suivi de la dialyse à domicile, les équipes du centre NephroCare projettent la mise en place de téléconsultations pharmaceutiques ou infirmières. « Les patients qui le souhaitent seront formés à cet outil qui permettra, grâce à la caméra, de les accompagner en direct et en images », rapporte Orianne Moncel. Ce système devrait être un outil supplémentaire particulièrement utile pour la gestion des alarmes et il devrait permettre d’éviter les déplacements inutiles de techniciens. La téléconsultation, entièrement sécurisée, se veut rassurante pour les patients.

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