Comment le stress oxydatif impacte nos reins ?

Article publié le 23 Octobre 2025

Comment le stress oxydatif impacte nos reins ?

Organes discrets mais vitaux, les reins sont exposés à de nombreuses agressions, notamment le stress oxydatif. Ce phénomène biologique résulte d’un déséquilibre entre la production de radicaux libres et les capacités antioxydantes de l’organisme. À long terme, cela peut endommager les reins et contribuer au développement de maladies rénales chroniques. Explications.

Qu’est-ce que le stress oxydatif ?

Le stress oxydatif est une forme d’agression cellulaire causée principalement par les radicaux libres, qui peuvent être neutralisés par les antioxydants. Il survient lorsque l’organisme produit plus de radicaux libres qu’il ne peut en neutraliser. Ces radicaux libres sont des molécules instables, caractérisées par la présence d’électrons non appariés, qui cherchent constamment à se stabiliser en « volant » des électrons à d’autres molécules. Cette réaction peut alors endommager les composants cellulaires essentiels.

Dans des conditions normales, notre organisme dispose de systèmes de défense antioxydants permettant de contrer ces radicaux libres grâce à des antioxydants provenant notamment de l’alimentation tels que les vitamines A, C et E, les polyphénols, les caroténoïdes, les flavonoïdes et les oligo éléments (zinc, manganèse, cuivre, sélénium).

Cependant, lorsque la production de radicaux libres dépasse les capacités de neutralisation, le stress oxydatif s’installe.

 

Les sources de radicaux libres sont multiples : 

  • Une alimentation déséquilibrée et pauvre en antioxydants ;
  • Une activité physique intense ;
  • Le tabac ;
  • L’alcool ;
  • La prise de médicaments ;
  • La pollution intérieure ou extérieure ;
  • Le stress chronique…

 

Avec l’âge, nos défenses antioxydantes naturelles s’affaiblissent progressivement, rendant l’organisme plus vulnérable au stress oxydatif. Cela explique en partie pourquoi certaines pathologies comme les maladies cardiovasculaires, neurodégénératives et rénales, voient leur incidence augmenter avec l’âge.

 

L’impact du stress oxydatif sur la fonction rénale

L’un des facteurs clés de déséquilibre dans la composition du microbiote ou « dysbiose » est le stress oxydatif intestinal. Combiné aux réponses immunitaires, il est capable d’amplifier la production de radicaux libres. Ce mécanisme d’amplification inflammatoire peut également s’appliquer aux tissus rénaux. Les reins sont donc particulièrement vulnérables au stress oxydatif.

 

Au niveau cellulaire, il affecte principalement les podocytes, ces cellules spécialisées qui forment la barrière de filtration glomérulaire. Les recherches montrent que les podocytes endommagés constituent une caractéristique majeure des maladies rénales.

 

Le stress oxydatif joue également un rôle central dans la progression de la néphropathie diabétique, l’une des principales causes d’insuffisance rénale chronique. L’hyperglycémie chronique génère une production excessive de radicaux libres qui endommagent les vaisseaux sanguins rénaux pouvant altérer la fonction de filtration. De plus, le stress oxydatif favorise la peroxydation lipidique, un processus qui abîme les membranes cellulaires et contribue à l’inflammation chronique au niveau rénal.

 

Les conséquences sur les reins sont multiples : inflammation chronique, altération de la perméabilité glomérulaire, fibrose progressive et diminution du débit de filtration glomérulaire. Ces mécanismes expliquent pourquoi une approche nutritionnelle ciblée, riche en antioxydants, peut jouer un rôle protecteur significatif pour la santé rénale.

 

Une alimentation saine permet de prévenir le stress oxydatif

La protection de nos reins contre le stress oxydatif représente un enjeu majeur de santé préventive. Cela commence notamment par notre alimentation ! Consommez idéalement 5 portions de fruits et légumes riches en antioxydants chaque jour pour aider votre organisme à mieux se défendre contre les radicaux libres :

  • Des légumes crucifères (chou, blettes, brocolis…);
  • Des légumes notamment les avocats, les épinards, les artichauts ;
  • Des fruits dont notamment les agrumes et les fruits rouges ;
  • Des épices et des aromates notamment : ail, gingembre, curcuma, origan, menthe et cannelle ;
  • Chocolat noir
  • Des aliments contenant des oméga-3 : poissons gras, graines oléagineux, huile de colza, noix, chanvre, lin et cameline, germe de blé.

 

Évitez en revanche :

  • Les charcuteries et les viandes froides riches en nitrites ;
  • La viande rouge en excès (maximum 1 fois par semaine) ;
  • Les poissons fumés ;
  • Les excès de matières grasses saturées : fritures, chips, saindoux, pâtisseries, biscuits industriels, crème fraiche, huile de coco, beurre cuit,

 

L’intégration régulière d’aliments riches en antioxydants dans notre alimentation participe à préserver la fonction rénale.

 

Trois aliments antioxydants pour protéger vos reins

  • Les myrtilles : elles figurent parmi les fruits les plus riches en antioxydants. Elles présentent des propriétés anti-inflammatoires puissantes. Pour bénéficier pleinement de leurs propriétés, consommez-les de préférence fraîches ou congelées (pour qu’elles préservent leurs principes actifs), en évitant les préparations sucrées qui pourraient altérer leurs bienfaits. Une portion quotidienne de 100 grammes de myrtilles apporte une quantité significative d’antioxydants protecteurs.
  • La grenade : elle mérite également sa réputation de « superfruit » grâce à sa teneur exceptionnelle en antioxydants. Cette richesse provient principalement de composés spécifiques comme les punicalagines, l’acide ellagique et les anthocyanes qu’elle contient. Privilégiez le jus de grenade pressé ou mangez directement ses graines fraîches, car ces dernières contiennent davantage d’antioxydants. Une consommation régulière de 200 ml de jus de grenade ou d’une demi-grenade peut apporter des bénéfices significatifs.
  • Le curcuma : cette épice contient un puissant principe actif : la curcumine. Celle-ci possède des propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes particulièrement intéressantes pour la santé rénale. Une consommation quotidienne d’une cuillère à café de curcuma en poudre peut être facilement intégrée dans votre alimentation.

 

Cette approche nutritionnelle doit s’inscrire dans un mode de vie global incluant une hydratation suffisante, soit 1,5 à 2 litres d’eau chaque jour, une activité physique régulière et un suivi médical approprié, notamment pour les personnes présentant des facteurs de risque cardiovasculaire ou diabétique.

 

Sources : 

 

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