Qu’est-ce que les coliques néphrétiques ?

Article publié le 23 juillet 2024

Complications liées à la présence de calculs dans les reins, les coliques néphrétiques sont très douloureuses et nécessitent une prise en charge médicale pour soulager ceux qui en souffrent. Quelles sont les personnes à risque ? Quels sont les symptômes évocateurs ? Comment les traiter ? Nous vous apporterons les réponses à ces questions.

Que signifie le terme « coliques néphrétiques » ?

Les coliques néphrétiques sont dues à la présence de calculs au niveau des reins. Un calcul est une sorte de caillou (appelé lithiase rénal) formé par des sels minéraux. Avant d’être expulsé en urinant, le calcul migre jusqu’à la vessie et l’urètre et la douleur s’active chaque fois que le calcul est coincé au cours de son trajet.

Les coliques néphrétiques provoquent le plus souvent des douleurs vives et intenses à la limite du supportable. Une crise peut avoir une durée variable. Elle peut durer d’une dizaine de minutes à plusieurs heures. Par ailleurs, les récidives sont relativement fréquentes (entre 15% à un an et 50% à 10 ans) chez les personnes qui y sont sujettes.

Selon les chiffres publiés par la Haute Autorité de Santé (HAS), elle représente environ 1 à 2% des motifs de consultations aux urgences. Dans 75 à 80% des cas, elle est d’origine lithiasique (calculs).

5 symptômes d’alerte :

  1. Une douleur localisée au milieu du dos vers l’aine pouvant aller jusqu’aux organes génitaux ;
  2. Un ballonnement abdominal ;
  3. Des nausées et des vomissements ;
  4. Une envie fréquente d’uriner sans vraiment y parvenir ;
  5. La présence de sang dans les urines lorsqu’elles s’écoulent.

De façon générale, aucune position ne soulage la douleur. Elle perdure tant que le ou les calculs n’ont pas été évacués. La prise en charge rapide de cette pathologie rénale est indispensable car elle peut entraîner par la suite, une infection du rein, voire une insuffisance rénale ou une septicémie.

Les principaux types de calculs rénaux :

  • Les calculs calciques. Ce sont les plus fréquents. Ils sont sous forme d’oxalates, de phosphate ou de carbonate de calcium.
  • La lithiase phosphatique. Souvent asymptomatique, elle se développe en suivant l’anatomie des voies urinaires ce qui lui donne un aspect de corail. Elle se compose d’un mélange de phosphate, d’ammoniac et de magnésium.
  • La lithiase urique. Il s’agit de cristaux d’acide urique et d’urates qui se développent dans des urines acides.

Quels examens permettent de diagnostiquer des coliques néphrétiques ?

Différents examens sont nécessaires pour confirmer qu’il s’agit bien de coliques néphrétiques. Les voici :

  • Une analyse d’urine repose sur l’utilisation d’une bandelette urinaire qui permet de détecter la présence de sang et de s’assurer de l’absence de nitrites et de leucocytes pouvant témoigner d’une infection urinaire associée.
  • Une échographie abdomino-pelvienne est systématiquement effectuée. Elle permet de visualiser les reins et l’appareil urinaire. Il met en évidence la présence d’un ou de plusieurs calculs et la dilatation anormale des voies urinaires au-dessus de cet obstacle.
  • Un uroscanner est également réalisé pour détecter de façon plus sensible les obstacles présents au niveau des voies urinaires.
  • Une analyse sanguine permet de vérifier le fonctionnement des reins et de rechercher s’il n’y a pas trop d’acide urique dans le sang ni d’hypocalcémie.

Quelles sont les complications possibles des coliques néphrétiques ?

Lorsque de la fièvre apparaît, cela signifie que les coliques néphrétiques provoquent une infection du rein, c’est ce que l’on appelle la pyélonéphrite.

Quels sont les traitements requis ?

  • La prise d’anti-douleur est proposée en première intention pour calmer la souffrance que les coliques engendrent.
  • Il convient également de ne plus boire durant la crise. Un excès de liquide va davantage mettre en tension les reins, ce qui risque d’intensifier davantage la douleur ressentie.
  • Un traitement urologique permet d’éliminer les calculs. Parmi les alternatives proposées il y a :
    •  La fragmentation par laser des calculs par endoscopie des voies urinaires ou de l’urètre ;
    • La fragmentation extracorporelle par ondes de choc. Cette technique vise à fragmenter les calculs urinaires du rein ou de l’uretère par des ondes de choc focalisées sur le calcul et délivrées à travers la peau ;
    • La néphrolithotomie percutanée. Elle est pratiquée après ouverture chirurgicale de la région lombaire puis du rein ou, le plus souvent, par voie percutanée ; cette dernière technique consiste à introduire un appareil optique dans les cavités rénales par une incision cutanée de 2 centimètres, à repérer le calcul puis à le pulvériser ou à l’enlever.

Comment prévenir les coliques néphrétiques ?

Pour éviter la formation de calculs rénaux à l’origine des coliques néphrétiques, il est essentiel d’avoir un mode de vie sain. Étant provoquées par la calcification de résidus, avoir une alimentation équilibrée est la base.

Les principaux conseils à suivre :

  • Boire minimum 1.5 litre d’eau chaque jour pour éviter la concentration des urines et éliminer les cristaux avant qu’ils ne deviennent volumineux. Éviter les eaux minérales trop riches en sels minéraux et privilégier les eaux minérales riches en bicarbonates ;
  • Limiter sa consommation en protéines animales, en aliments riches en purines (abats, charcuteries…) et en oxalate (chocolat, fruits secs, épinards, oseille, rhubarbe, thé), ne pas dépasser 8 grammes de sel par jour ;
  • Enrichir son alimentation en fruits et légumes, en particulier ceux riches en potassium qui favorisent l’élimination du calcium : banane, pommes de terre, fèves, par exemple.

Sources :

Articles similaires
Comment prévenir la formation des calculs rénaux ?

Article publié le 13 décembre 2024 La lithiase rénale concerne environ une personne sur 10. Longtemps silencieuse, lorsque le ou Lire la suite

Un moratoire des réformes ? – Newsletter n°35

Édito publié le 11 Décembre 2024 Un moratoire des réformes ? À l’heure de cet édito, la France n’a pas Lire la suite

Actus Santé de la newsletter N° 35 – Décembre 2024

Article publié le 11 Décembre 2024 Travaux des groupes experts métiers Les acteurs de la maladie rénale chronique (MRC), dont Lire la suite