Maladie rénale : Quels rôles assurent les professionnels de la santé ?

Le parcours de soins des personnes atteintes d’une maladie rénale se compose d’une multitude d’acteurs. Lesquels sont-ils ? Quels rôles assurent les professionnels de la santé ? Quelles sont leurs missions ? Nous vous en disons plus sur le sujet.

Une prise en charge pluridisciplinaire indispensable

La prise en charge d’un patient atteint d’une maladie rénale chronique implique l’action de nombreux intervenants autour de lui.

Les professionnels impliqués dans la prise en charge globale des patients appartiennent à la fois aux secteurs sanitaire, social et médico-social. Cette pluriprofessionnalité leur permet d’être encadrés du mieux possible pour gérer leur maladie sur le long cours.

Les acteurs globaux jouant un rôle essentiel auprès des patients :

Le médecin traitant : professionnel de santé de référence, c’est le premier maillon de la chaine de soins. Il est chargé, en cas de suspicion d’un dysfonctionnement rénal, de prescrire au patient des examens médicaux spécifiques : analyse d’urine, numération sanguine, échographie rénale… Ces examens consistent à déceler toute anomalie qui nécessiterait une prise en charge médicale spécialisée.
Le néphrologue : c’est le spécialiste en charge de la prévention, du diagnostic et du traitement de l’ensemble des maladies rénales. À la lecture des premières analyses médicales, le patient lui est adressé par le médecin traitant en cas de suspicion de pathologie rénale nécessitant des examens médicaux plus approfondis. Il est également chargé d’établir avec lui le traitement adapté à sa pathologie rénale une fois le diagnostic posé.

La coopération entre le médecin traitant et le néphrologue est essentielle. Parmi les préconisations adressées par le néphrologue pour la prise en charge des patients, doit figurer la périodicité souhaitée pour les consultations néphrologiques de suivi.

La collaboration pluridisciplinaire pour une prise en charge globale

L’intervention d’autres professionnels de santé est également indispensable pour accompagner de façon globale les patients. Ils interviennent de façon ponctuelle pour répondre à des besoins individualisés. Il s’agit notamment :

Du cardiologue : les patients souffrant d’insuffisance rénale chronique (IRC) présentent un risque élevé de développer des maladies cardiovasculaires. Ces complications sont la première cause de morbidité et de mortalité chez les patients dialysés. Ce spécialiste est donc chargé de vérifier le bon fonctionnement cardiaque des patients.
Du diététicien : le suivi des patients par des diététiciens est recommandé pour les aider à mettre en place une hygiène alimentaire adaptée à leur pathologie rénale. Ils bénéficient de conseils diététiques portant sur les apports énergétiques, en sel, en protéines, en phosphates et en potassium selon les besoins.
Du psychologue : les patients peuvent, s’ils le souhaitent, consulter un psychologue pour verbaliser leurs angoisses quant à l’évolution de leur maladie. En étant écouté et accompagné, il leur est plus facile de l’assimiler pour mieux les contrôler.
Du pharmacien : les patients doivent être accompagnés dans la bonne observance de leurs traitements et des contraintes liées à leurs pathologies afin d’éviter toute interaction médicamenteuse. Les pharmaciens sont donc principalement chargés d’analyser les ordonnances des patients, afin de repérer les médicaments présentant un risque néphrotoxique.
Du centre de dialyse : le centre prend en charge des patients traités par hémodialyse, en général 3 fois par semaine, sous la supervision d’un néphrologue présent en permanence ou à proximité. La dialyse permet de suppléer à la fonction des reins, lorsque ces derniers ne sont plus en mesure d’assurer seuls leur rôle. Elle permet, grâce à une machine spécifique, de filtrer le sang de ses déchets normalement éliminés par les reins, avant de le réinjecter dans la circulation sanguine du patient, et de contrôler les volumes de liquides dans le corps.

Le rôle des acteurs institutionnels dans la prise en charge des patients

En parallèle du parcours de soin des patients atteints de pathologies rénales, il est également intéressant de souligner que de nombreuses organisations participent en complément à améliorer leur parcours de soins. On retrouve parmi elles :

La haute autorité de santé (HAS): elle produit des recommandations professionnelles ainsi que des outils de parcours et des indicateurs de la qualité des soins, notamment sur la maladie rénale. Elle a publié en 2014 une étude médico-économique sur les stratégies efficientes de prise en charge de l’insuffisance rénale terminale.
L’agence de la biomédecine (ABM): elle gère le registre national des refus de prélèvements et la liste nationale d’attente à la greffe, coordonne les prélèvements, la répartition et l’attribution des greffons en France et à l’international, garantit que les greffons prélevés sont attribués aux personnes malades en attente selon des critères médicaux et des principes d’équité, promeut la greffe et le prélèvement.
Le registre REIN (hébergé par l’ABM) : il fournit des éléments très précis sur les patients en insuffisance rénale chronique ayant un traitement de suppléance (données épidémiologiques, répartition de l’offre, délais d’attente, qualité des soins…). Ces données permettent d’aider les professionnels de santé, les structures et les tutelles à mieux organiser les prises en charge et les soins, de développer la recherche biomédicale.

Les associations et structures d’aide aux patients

Les associations d’aide aux patients telles que France Rein : elles assurent la promotion de la recherche sur les maladies rénales. Elles informent et sensibilisent le grand public aux maladies rénales. Elles veillent également à améliorer la qualité de vie des patients en leur prodiguant des conseils.
Les services sociaux : Leur intervention est indiquée chez les personnes âgées et/ou isolées et/ou en situation de précarité ou encore dans le cas d’une prise en charge à domicile afin d’aider les patients à bénéficier d’une aide financière selon leurs besoins.