La santé mentale peut-elle impacter nos reins ?

Publié le 22/08/2025


Décernée Grande Cause Nationale 2025, la santé mentale est au cœur des préoccupations des professionnels de santé. Souvent dissociée de la santé physique, elle est pourtant en étroite connexion avec celle-ci et influence notamment le bon fonctionnement de nos organes et notamment celui des reins. Ces organes vitaux sont en effet intimement liés à notre équilibre émotionnel ! Nous vous apportons un éclairage sur cette relation méconnue entre santé mentale et fonction rénale.

Les reins, des piliers silencieux de notre équilibre global

Les reins sont bien plus que de simples filtres biologiques. Ces organes vitaux régulent la pression artérielle, maintiennent l’équilibre hydrique et électrolytique de notre organisme, produisent des hormones essentielles comme l’érythropoïétine qui stimule la production de globules rouges, et activent la vitamine D nécessaire à la santé osseuse.

Ces différentes fonctions font des reins des acteurs centraux qui assurent le maintien de notre organisme en bonne santé. Ils contribuent par ailleurs à stabiliser notre humeur en régulant les électrolytes comme le sodium et le potassium, essentiels au bon fonctionnement du système nerveux. Un déséquilibre de ces minéraux peut générer de la fatigue, de l’irritabilité ou encore des troubles de la concentration.

De plus, les reins jouent un rôle crucial dans l’élimination des toxines urémiques. Quand cette fonction s’altère, l’accumulation de ces substances dans l’organisme peut provoquer des troubles cognitifs, une confusion mentale et affecter significativement la qualité de vie. Les patients souffrant d’insuffisance rénale chronique peuvent notamment être sujets aux troubles de l’humeur, à l’anxiété, voire à la dépression. Cela illustre cette interconnexion entre fonction rénale et bien-être psychologique.

Quand l’état psychologique influence la santé rénale

La relation entre la santé mentale et la fonction rénale n’est pas à sens unique. Notre état psychologique exerce en effet une influence considérable sur la santé de nos reins. Le stress chronique, l’anxiété et la dépression déclenchent de nombreuses réactions physiologiques qui peuvent impacter la fonction rénale.

Un état dépressif peut parfois entraîner des difficultés à maintenir certaines habitudes bénéfiques pour la santé. Il arrive que des personnes concernées rencontrent des obstacles à suivre une alimentation équilibrée, à maintenir une activité physique régulière ou à respecter leur traitement médical, notamment en cas de pathologies comme le diabète ou l’hypertension. Or, ces maladies, lorsqu’elles ne sont pas bien prises en charge, peuvent contribuer à la progression de l’insuffisance rénale chronique.

L’anxiété chronique, quant à elle, peut aussi perturber les bonnes habitudes de vie essentielles à la santé rénale. Les troubles du sommeil, fréquents chez les personnes anxieuses, affectent les cycles de régénération cellulaire et la production d’hormones régulatrices. En effet, un manque de sommeil, même ponctuel, peut avoir des répercussions immédiates sur la fonction rénale qui se traduisent par : une perturbation de l’équilibre hydrique, ce qui force les reins à travailler plus dur pour maintenir l’équilibre des électrolytes, une élévation temporaire de la pression artérielle pouvant endommager les petits vaisseaux sanguins des reins à long terme et affecter leur capacité à filtrer les déchets du sang, une modification des taux hormonaux influençant la filtration rénale.

Le stress, un ennemi silencieux de nos reins

Lorsque nous sommes confrontés à une situation stressante, notre organisme déclenche une réponse d’adaptation impliquant le système nerveux sympathique et l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. Cette réaction, bénéfique à court terme, devient délétère lorsqu’elle se prolonge.

Le stress chronique provoque alors une libération continue de cortisol, l’hormone du stress, qui a des effets directs et indirects sur les reins. Le cortisol favorise la rétention de sodium et l’élimination du potassium, perturbant l’équilibre électrolytique que les reins s’efforcent de maintenir. Cette dysrégulation peut conduire à une hypertension artérielle, l’un des principaux facteurs de risque de maladie rénale chronique.

Le stress influence également notre comportement de manière indirecte mais significative. Les personnes stressées ont tendance à adopter des mécanismes d’adaptation peu favorables à la santé rénale : augmentation de la consommation de caféine, d’alcool, de tabac, alimentation riche en aliments transformés et en sodium, réduction de l’activité physique. Ces habitudes, prises individuellement ou collectivement, exercent une pression supplémentaire sur les reins et accélèrent leur vieillissement.

De plus, le stress chronique affaiblit le système immunitaire, rendant l’organisme plus vulnérable aux infections, notamment urinaires. Ces infections, si elles ne sont pas traitées rapidement et efficacement, peuvent remonter vers les reins et provoquer des pyélonéphrites, susceptibles de laisser des séquelles définitives sur la fonction rénale.

Prendre soin de son bien-être psychologique c’est aussi prendre soin de ses reins et inversement. Cette prise de conscience doit nous encourager à adopter des stratégies de gestion du stress, à maintenir un équilibre de vie sain et à ne pas négliger les signes que notre corps nous envoie.

Sources :

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