Interview de Cécile VANDEVIVERE

Interview publié le 18 Mars 2025

Cécile VANDEVIVERE, directrice générale de France Rein

Pourquoi avoir imaginé la Semaine nationale du rein ?

En 2025, France Rein organise la 20ᵉ Semaine nationale du rein, marquant ainsi 20 ans de militantisme. Cet événement, initié et organisé par France Rein, promeut la prévention de l’insuffisance rénale en engageant un dialogue avec la population, en sensibilisant les professionnels de santé et en interpellant les autorités.

Nous déplorons que, même chez les personnes à risque, notamment celles atteintes de diabète ou d’hypertension, le dépistage ne soit pas systématiquement proposé. Il reste encore beaucoup de progrès à accomplir. La Semaine nationale du rein s’adresse au grand public afin que les personnes à risque demandent un dépistage à leur médecin. Nous souhaitons également que les professionnels de santé prennent pleinement conscience des enjeux : agir rapidement pour lutter contre cette maladie. En effet, plus le dépistage est réalisé en amont, plus il est possible de ralentir la progression de cette affection irréversible.

En quoi consiste le dépistage ?

Le dépistage est anonyme et réalisé à l’aide d’une bandelette urinaire. Partout en France, sur l’un des 300 stands, chacun peut se faire dépister gratuitement. En cas de résultat positif, la personne est informée des risques encourus et, selon la gravité de l’anomalie, orientée vers un professionnel de santé. France Rein accompagne ainsi le public dans une démarche de santé participative.

Les 300 stands répartis sur le territoire sont animés par des bénévoles, patients ou soignants, et certains s’appuient sur des structures médicales. En 2024, plus de 23 000 dépistages ont été réalisés, avec un taux d’anomalie de 10 %. Une anomalie n’est pas toujours synonyme d’insuffisance rénale avérée. Toutefois, selon sa nature, elle peut nécessiter un nouveau dépistage ou une consultation médicale. Nous constatons une mobilisation croissante.

Pourquoi France Rein alerte-t-elle les pouvoirs publics ?

Le dépistage de l’insuffisance rénale n’est pas suffisamment pris en compte. Même si les pouvoirs publics constatent l’échec du dépistage de la maladie rénale, ils ne se donnent pas les moyens d’accroître la prise de conscience. C’est pourquoi France Rein travaille avec les professionnels de la biologie et de la néphrologie pour que le dépistage soit reconnu dans la nomenclature de l’offre de soins et intégré à la rémunération sur objectif de santé (ROPS). De plus, France Rein souhaite que les laboratoires aient la possibilité de proposer le dépistage quand les facteurs de risque sont avérés.

Nous attendons une simplification de l’accès au dépistage pour les patients et les soignants. Espérons que cette 20e Semaine nationale du rein interpelle les autorités pour une mise en œuvre de ces mesures. Nous avons tous à y gagner.

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