Insuffisance rénale : accompagnement et surveillance à domicile

Article publié le 27 décembre 2024

Les patients atteints d’insuffisance rénale, qu’elle soit aiguë ou chronique, nécessitent un suivi attentif à domicile pour gérer leur état de santé et prévenir le risque d’évolution de leur pathologie. Nous expliquons de quelles façons ils sont accompagnés au quotidien. 

 

Selon des estimations, entre 5 à 10% de la population française, soit entre 3 à 6 millions de personnes, seraient touchées par une maladie rénale. Être atteint d’une insuffisance rénale chronique peut bouleverser le quotidien. Des mesures d’accompagnement et de surveillance à domicile permettent d’assurer un bon suivi afin de stabiliser du mieux possible l’évolution de la maladie. 

Les principales mesures d’accompagnement de surveillance à domicile mises en place pour vivre avec la maladie :

  1. Une surveillance régulière de vos constantes.

Certains indicateurs peuvent vous aider à détecter rapidement une dégradation de la fonction rénale ou des complications associées. Elle comprend notamment :

  • La prise de la tension artérielle : une pression artérielle élevée peut endommager davantage les reins. Il est important de contrôler régulièrement votre tension artérielle à domicile et de la maintenir dans une plage normale (généralement moins de 130/80 mmHg).
  • Le contrôle de la diurèse : surveiller la quantité d’urine produite chaque jour est essentiel pour évaluer la fonction rénale. Une diminution de l’urine peut indiquer une détérioration des reins.
  1. L’adaptation du régime alimentaire.

 L’alimentation joue un rôle clé dans la gestion de l’insuffisance rénale. Il vous est recommandé de :

  • Limitez votre consommation de sel : une réduction de l’apport en sodium aide à contrôler la tension artérielle et à prévenir la rétention d’eau.
  • Régulez vos apports en protéines : un excès de protéines peut surcharger les reins. Le médecin ou un diététicien peut vous recommander un régime à faible teneur en protéines pour limiter la production de déchets azotés.
  • Contrôlez vos apports en potassium et en phosphore : évitez les aliments qui en sont riches comme les bananes, les oranges, les pommes de terre pour le potassium, et les produits laitiers pour le phosphore. Ils peuvent entraîner l’accumulation de potassium et de phosphore, ce qui peut causer des complications graves comme des problèmes cardiaques ou une faiblesse osseuse.
  • Hydratez-vous de façon surveillée : les patients en insuffisance rénale doivent ajuster leur consommation d’eau. Si la fonction rénale est encore partiellement présente, il faut maintenir une bonne hydratation. Toutefois, si les reins ne filtrent plus correctement, il peut être nécessaire de limiter votre apport hydrique pour éviter une surcharge liquidienne.
  1. La gestion des médicaments.

Les patients atteints d’insuffisance rénale doivent suivre un traitement au long cours afin de soutenir la fonction rénale.

Ils consistent à :

  • Contrôler la pression artérielle ;
  • Réduire la rétention de liquide dans l’organisme avec des diurétiques ;
  • Prévenir les troubles osseux avec d substituts de calcium et de vitamine D ;

Par ailleurs, certains médicaments peuvent aggraver l’insuffisance rénale. Il est indispensable de consulter votre médecin avant de prendre tout nouveau médicament ou complément.

  1. Le maintien d’une activité physique adaptée.

L’exercice régulier aide à gérer les niveaux de tension artérielle, améliore la circulation sanguine et permet de maintenir un poids sain. Il est conseillé pour ralentir la maladie rénale chronique et diminuer le risque cardiovasculaire. Il est recommandé de pratiquer au moins trente minutes d’activités physiques dynamiques par jour. 

  1. Surveiller votre santé mentale.

 L’insuffisance rénale peut être éprouvante émotionnellement. Il est essentiel que les patients aient accès à un soutien psychologique et social. Des groupes de soutien, des conseils de psychologues ou des thérapeutes peuvent aider à gérer le stress et l’anxiété liés à la maladie.

  1. Identifier le moindre symptôme d’aggravation.

 Certains signes peuvent indiquer une détérioration de votre fonction rénale et nécessitent une consultation médicale immédiate. Parmi eux figurent :

  • Un gonflement des chevilles, des pieds ou du visage (rétention d’eau) ;
  • Une fatigue extrême ;
  • Une faiblesse musculaire ;
  • De l’essoufflement ;
  • Des nausées et/ou des vomissements ;
  • Des démangeaisons cutanées fréquentes ;
  • Des douleurs dans le bas du dos ou dans les flancs ;
  • Une diminution significative de la production d’urine.

En complément de ces mesures à mettre en place au quotidien, des consultations régulières avec un néphrologue sont indispensables. Le spécialiste ajustera les traitements, effectuera des analyses de sang et d’urine, et surveillera la progression de la maladie.

Une surveillance à domicile s’avère également nécessaire en cas de dialyse faite à la maison :

Certains patients en insuffisance rénale terminale choisissent d’effectuer leur dialyse à domicile. Il existe deux types de dialyse à domicile :

  • Hémodialyse à domicile : Le patient est formé pour utiliser une machine d’hémodialyse chez lui.
  • Dialyse péritonéale : Un cathéter est posé au niveau de l’abdomen et le patient peut, par cette voie d’abord, faire circuler le liquide de dialyse pour filtrer les déchets de son corps. Ces formes de dialyse permettent plus d’autonomie, mais nécessitent une formation et un environnement stérile à la maison.

Si les patients apprennent à être autonomes, l’aide d’une infirmière à domicile peut également être mise en place pour un accompagnement plus fort.

Par ailleurs, bien qu’elle soit encore peu développée en France, la télésurveillance dédiée à l’insuffisance rénale présente de nombreux atouts pour les patients insuffisants rénaux, qu’ils soient transplantés ou dialysés.

Les patients pouvant y prétendre sont :

  • Les patients transplantés rénaux ayant été greffés il y a plus de 3 mois ;
  • Les patients dialysés à domicile quel qu’en soit le mode (hémodialyse ou dialyse péritonéale) ;
  • Les patients dialysés chroniques en unité de dialyse médicalisée (UDM) ou en unité d’autodialyse ;
  • Les patients présentant une maladie rénale chronique (MRC) de stade IV (débit de filtration glomérulaire compris entre 15 et 30 ml/min/1,73m2) ou de stade V (débit de filtration glomérulaire inférieur à 15 ml/min/1,73m2).

La gestion de l’insuffisance rénale à domicile repose sur une surveillance attentive des symptômes, une alimentation adaptée, un suivi médical régulier et une bonne gestion des médicaments. Les ajustements du mode de vie jouent un rôle clé dans la prévention de l’aggravation de la maladie.

Sources :

 

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