Édito publié le 19 Septembre 2025
Dialyse : une réforme vitale ne peut se faire dans la précipitation
Un courrier commun, signé par les principales parties prenantes de la dialyse, a été adressé au ministère de la Santé cet été. Toutes partagent la même inquiétude : la réforme du financement de la dialyse, inscrite dans la loi, doit entrer en vigueur au 1er janvier 2026. Or, rien n’est prêt, ou si peu.
Cette réforme concerne la prise en charge de 50 000 patients dialysés en France et une enveloppe de 4 milliards d’euros de dépenses de santé. En clair, elle touche au cœur d’un dispositif vital, tant sur le plan médical que financier.
Les travaux préparatoires sont inachevés. Aucune étude d’impact n’a été produite. Aucune expérimentation sur le terrain n’a permis de vérifier la faisabilité du modèle. Et déjà, un calendrier rigide impose une bascule brutale. Le ministère lui-même, en évoquant un « modèle transitoire », admet implicitement que la réforme n’est pas stabilisée. Alors pourquoi ce passage en force ?
Réformer, oui. Mais pas à n’importe quel prix. Le secteur de la dialyse a besoin d’une mise en œuvre progressive, construite « brique par brique ». Se réformer demande du temps : les professionnels doivent s’adapter et être formés, les éditeurs de logiciels doivent développer les outils nécessaires, les données doivent être mobilisées au détriment du temps soignant. Un tel chantier en quelques mois est irréaliste.
La FHP-REIN, comme l’ensemble du secteur, demande une réforme pleine et entière, aboutie et sécurisée. Le bon sens impose un report d’un an, au 1er janvier 2027. Le PLFSS 2026 peut et doit l’inscrire. La dialyse mérite mieux qu’un modèle transitoire décidé dans l’urgence. Elle mérite une réforme solide, éprouvée et acceptée.
Vincent Lacombe

