L’édition 2023 de la campagne tarifaire aura testé notre patience avec des chaînes de facturation opérationnelles uniquement le 7 avril prochain. Elle se distingue des précédentes par une évolution substantielle des tarifs afin de prendre en compte notamment les mesures conventionnelles en faveur des ressources humaines, et, les mesures pour faire face à l’inflation. Saluons cet effort du gouvernement de donner des moyens supplémentaires aux opérateurs de soins afin de maintenir une qualité et sécurité des soins prodigués.

Chacun va désormais faire ses comptes mais nous savons déjà que ces mesures bienvenues ne sont pas suffisantes pour couvrir l’inflation bien installée dans notre pays, comme à l’international.

Un autre signal positif est une meilleure cohérence insufflée dans l’échelle tarifaire 2023 des unités de dialyse médicalisées et des centres lourds. En effet, en 2022, le montant du tarif UDM est devenu supérieur à celui de dialyse en centre alors que la charge en soins et les normes, notamment en personnel, sont significativement différentes. Cette situation n’était pas acceptable car elle n’avait aucun sens. Cependant, cette hiérarchisation est très relative avec seulement 3 centimes d’écart ! Nous attendions plus compte-tenu de la charge en soins et des différences d’exigences normatives.

Par ailleurs, le forfait MRC était sous-calibré en 2022 au regard des moyens mobilisés pour remplir l’objectif d’améliorer le suivi et l’accompagnement des patients en vue de lutter contre la progression de la maladie et la survenue de complications, tout en optimisant la transition vers la phase de suppléance, en priorisant la transplantation rénale. Le côté positif de ce forfait MRC mis en place en 2019 se trouve dans son évolution pour 2023 de 6,77 % et la prise en compte en 2023 des résultats des indicateurs qualité dans le montant de l’allocation de ressources.

Si des orientations favorables sur les tarifs des prestations ont été prises, il demeure un sujet classé sans suite à ce jour. En effet, les orientations à donner aux travaux de réforme des autorisations ne sont pas encore arbitrées.

Preuve que les cliniques et hôpitaux privés se préoccupent de la prévention de la population, nous félicitons les nombreux centres de dialyse qui se sont engagés dans la journée mondiale du rein et ont démontré leur place d’acteurs de santé publique.

Vincent Lacombe
Président de la FHP-REIN